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En cours de réalisation


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Sur la vague du respect,

 

Errer  sur la presqu’ile de Quiberon est un bonheur mettant en éveil tous les sens. L’adorât chargé d’iode, les yeux s’émerveillent d’un spectacle constant aux nuances si variés. La houle qui se fracasse inlassablement sur les falaises écorchées de la côte sauvage bercent l’ouïe et invitent à rêvasser à de longs séjours en mer. Un goût sauvage mais également charmant et protecteur reste longtemps en bouche à qui a su s’imprégner de ses beautés.

Certains jours, les vagues déroulent si parfaitement qu’elles en font la fierté d’une petite communauté de surfers locaux se disputant les différents pics de la côte sauvage. En effet, le surf est une des activités les plus prisées sur ce bout de terre émergeant entre baie couverte de voiles et océan puissant à perte de vue. Si la côte sauvage est  « réservée » aux surfers chevronnés, les grandes plages à l’entrée de la presqu’ile offrent une multitude de spots adaptés au style et niveau de chacun.

A vivre et contempler un tel spectacle, une envie germe, conserver et protéger ce lieu tel qu’il est. Le surf dégage une image « proche de la nature ». En effet, pour s’adonner à ce sport, il suffit d’enfiler une combinaison et de se jeter à l’eau armé de sa planche. Et il faut également comprendre l’environnement naturel : savoir « lire » une vague, connaître et savoir utiliser les courants et leurs dangers, comprendre les marées et mouvements de bancs de sable. Le surfer se revendique donc proche de la nature. Et outre l’aspect sportif du surf, de nombreuses heures sont consacrées à la contemplation de notre Mère à tous.

 

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L’écologie étant un sujet d’actualité, je me suis questionné quant à l’impact du matériel (board, wax, combi, leash, dérive …) sur l’environnement. Il semble mineur à l’utilisation mais quant est-il à la fabrication ? Les fabricants sont-ils concernés ? Le shaper met-il sa santé en péril ? Existe-t-il une démarche en France pour réduire l’impact polluant  des produits utilisés ?

Vivant sur la presqu’ile, je me suis simplement rendu dans le shop-atelier installé sur le port de Poritvy  avec le désir d’apporter des réponses à mes interrogations.

En entrant dans le shop, je fût agréablement surpris du côté simple et récup de l’installation, pas de fioriture, pas de m’as-tu vu, mais un environnement pro et passionné. FX, créateur du lieu, m’a accueilli et une simple question a provoqué un flow de paroles enthousiastes. Nous avons donc évoqué les sujets qui lui tiennent à cœur : le surf, le shape et le désir de limiter l’impact matériel sur l’environnement.

 

 

Qu’est-ce qu’une planche dites « biologique » ou « écologique » ?

Deux aspects sont ici à définir :

-          Le surf Biologique : Une board fabriquée à base de matériaux végétales comme le tissu de lin, le bambou, des résines à 98% naturelles, de la mousse de 50 à 60% végétale. La mousse a tendance à absorber une quantité conséquente de résine. Le produit fini est donc sensiblement plus lourd. Ce type de fabrication serait par conséquent intéressant sur des longboards, ou encore board « old school ». D’autre part, on obtient un aspect jauni caractéristique de vieille planche qui peut rebuter le surfer en mal de style. Le tissu de lin, quant à lui ne permet de réaliser que des planches marron. Seul UWL, à ce jour, proposent ce genre de produit en France. Le coût de Fabrication est également élevé du à une mise en œuvre longue et des matériaux difficiles à obtenir.

 

-          Le Surf écologique ou durable : Nous recherchons ici une fabrication robuste et durable alliée à une mise en œuvre efficace. Il existe des pains de mousse en polystyrène expansé moulé ou en polystyrène extrudé (EPX). La peau sera faite de tissu classique et résinée à l’époxy. En effet, cette dernière est moins nocive que le polyester pour une meilleure résistance aux impacts. On trouve également des mousses haute densité à base de polyuréthane que l’on peut qualifier de durable. Ce mode de fabrication s’oriente vers des planches «performantes »de part leur légèreté et esthétisme, le blanc est immaculé !

 

Des essais ont été effectués sur différents matériaux, notamment en réalisant des plaquages sandwich de PVC, ou en testant des résines végétales. Bien que les résultats soient prometteurs, les coûts de fabrication restent trop élevés.

La production classique représente aujourd’hui 95% de l’activité de Vince surfshop. FX souhaite pouvoir shaper ses propres boards « ecofriendly », mais une mise en œuvre plus complexe, un temps de réalisation plus long et la difficulté de se procurer les matières premières le contraignent à se concentrer sur les nombreuses demandes en cours et affiche donc des délais de livraison conséquent. Cependant, un modèle que l’on qualifiera de « biologique » est déjà en test dans le shop.

Ils existent de nombreuses solutions. Cependant, des tests doivent être effectués sur différents shapes, dans différentes conditions, et sont par conséquent onéreux en matières, et en temps. La grosse industrie du surf ne semble pas concernée et poursuit une course aux résultats financiers au détriment du respect de l’environnement. On assiste donc a un combat inégal entre une poignée de passionnés désireux de rendre leur sport « propre » et une armada de poids lourds concentrant ses efforts à surfer une vague esthétique, rentable, oubliant les valeurs qui font du surf une activité harmonieuse et engagée.

 

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Les accessoires existent-ils en version « écologiques » ?

Le magasin propose d’ores et déjà les nouveautés telles que la wax « bio » de fabrication française. Celle-ci se décline en différents matériaux : cire d’abeille, résine de pin ou encore à base de soja.

Les dérives ont également fait l’objet d’utilisation de matériaux « écologiques ». Elles existent en bois, en bambou, en Amidon de maïs, et un modèle fabriqué à base de moquette recyclée est en démonstration dans le shop.

Les différentes marques de combinaisons semblent surfer sur la vague écolo et propose aujourd’hui des modèles utilisant le bambou, ou la roche calcaire et s’appliquent également à utiliser des colles sans solvant. Il semble qu’un réel effort soit fait dans la recherche de produits plus « propres ».

Et enfin, les leashs sont aujourd’hui recyclables et recyclés.

J’oublierais volontairement de parler des différents moyens de transports pour se rendre sur les spots. Bien que certains sites internet offrent une rubrique co-voiturage, chacun est libre et ne soyons pas totalement bornés ! D’autre part, des généreux font des reports quotidiens, évitant ainsi à certains de se déplacer. Il n’y a pas de petits profits dit-on.

La Santé du Shaper est-elle mise en danger ?

FX semble bien conscient de la nocivité des produits pour sa santé et s’applique à porter combinaison, gants et masque lorsqu’il évolue dans l’ambiance poussiéreuse de l’atelier de fabrication. Aucune norme n’existe pour la protection de l’artisan. C’est donc à chacun d’être responsable, de correctement ventiler les lieux, de se protéger soi-même mais également les employés parfois moins exigeant envers eux-mêmes. Il est certains que l’utilisation de produits végétales seraient également bénéfique pour la santé du shaper.

Bilan sur le shop

Le métier de shaper nécessite d’être passionné, mais il reste un métier à but lucratif. Dans cette optique, Fx propose des planches de différentes fabrications afin de s’adresser à une clientèle large. Surfer du matériel biologique ou écologique n’est pas encore totalement dans les mœurs. D’une part, l’offre n’est pas conséquente, d’autre part, le surfeur n’est pas encore prêt à payer les 10 à 30% supplémentaire pour l’acquisition d’une telle board. Le surfeur semble conscient du problème mais ne franchit pas encore le pas. Fx entame donc une démarche « progressive ».  Dans cette démarche, les réparations prennent une place importante.  La pérennité du matériel est une forme de respect de l’environnement, et contribue également à faire vivre un artisanat qui souffre de l’industrialisation.

Il faut donc tenir compte de nombres de paramètres, passionnés ou commerciaux afin de faire vivre cet artisanat, et ses acteurs. Les produits de fabrications françaises restent, à ce jour, cher et par conséquent peu rentable pour une boutique.

Pour tout renseignement complémentaire, rendez-vous sur le site Authentic à l’adresse suivante : http://www.vincesurfboards.com/ .

Voici une affaire à suivre avec, prochainement, la réalisation en direct d’une planche « biologique » dans l’atelier du port de Portivy. Merci à Fx pour son temps et les infos précieuses fournies.

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Conclusion

La réalisation d’une planche biologique est aujourd’hui techniquement possible. Certaines associations et individus ont effectué différents tests sur des résines, des pains de mousse, des tissus naturels et les résultats sont généralement positifs. Cependant, il est encore très difficile de se procurer ce genre de board. A l’heure où l’écologie est en plein boom, on peut constater que la rentabilité financière reste toujours plus importante que notre terre. Les planches « biologiques » ou « écologiques » seront sans doute en vogue le jour où elles rapporteront plus de « dollars » que les planches classiques. On reste humain après tout !

Erwann 

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