Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
10 juin 2010 4 10 /06 /juin /2010 18:31

Chantier.jpg

 

Entouré de murs abrupts, agressifs et sombres, j’étouffe. Ma peau se teinte du gris dominant alors je fuis, je cours, je m’évade.

Les immeubles se font plus rares, la verdure prend doucement le dessus. Je continue, je veux faire disparaître toute trace de béton.

Une étendue d’herbe s’étale maintenant, elle scintille,  chahutée par un vent doux à l’odeur végétale. Je m’y allonge, je respire, je perçois des particules que je ne connaissais pas, des odeurs variées, rafraîchissantes, enivrantes. Des insectes virevoltent, des chants d’oiseaux retentissent, des animaux rampants caressent la terre vigoureuse, et de gros animaux noirs et blancs se nourrissent du vert alentour.

Je m’en approche précipitamment et glisse sur une motte flasque maronnâtes à l’odeur insupportable. Je m’étale de tout mon long, panique, prends appui sur mes mains qui glissent à leur tour, me relève brusquement et me constate couvert de cette matière qui me révulse l’estomac.

Vexé, je m’en retourne à mon urbanisme. Tous les regards convergent sur moi, des regards dégoutés, repoussant. Je tente de les ignorer.

Ma femme me demande d’où je viens et quelle est cette odeur terrible dont je suis envouté.

Je lui réponds que j’ai cru que la pollution nous pourrissait la vie, j’ai cru que les humains m’écrasaient. J’ai voulu voir la terre présentée dans les livres… Tous ces livres ne sont que mensonges et jamais plus je ne poserai les pieds ailleurs que sur les pavés déjà polis de ma ville.

J’ai tout de même acheté une grande affiche représentant une vaste plaine fleurie survolée par des papillons multicolores. Je l’ai accroché au mur gris, mais chaque fois que je la regarde, mes narines sont agressées d’un souvenir nauséeux.

Je l’ai donc brulé et me suis allongé sur le bitume.

Partager cet article
Repost0

commentaires