Mais pourquoi ? Tout paraissait si simple, la route s’étalait devant nous, vide, cette ligne jaune à perte de vue, traversant rochers abruptes. Une vie discrète était abrité autour, nous n’avions quà traverser le sourire aux lèvres, le cœur léger, notre but nous ouvrait les bras. Un renard traversa la route, fléchis sur ses pates, la queue frôlant le bitume, je n’ai rien pu faire. La voiture se mit à zigzaguer, puis enchaîna une série de tonneaux pour s’immobiliser les quatre roues en l’air.
L’hostilité de ce désert me sauta alors au visage, le soleil cognait. Nous n’étions plus protégés de notre carriole et la vie autour m’apparut soudain terrifiante, rampante et dangereuse. Aucune solution ne se formulait, tout reposait sur le passage éventuel d’autres humains ayant décidés d’emprunter le même chemin. Quelques minutes auparavant, je me sentais libre, heureux et voilà que tout était noir, sans échappatoire. Mes mots n’apaisaient pas ma compagne, différentes douleurs la lançaient, la panique l’envahissait. J’avais beau positiver, chercher de l’optimisme, notre situation était bel et bien tankée à des kilomètres de toute civilisation.
A l’approche de la nuit, le ciel changea, l’atmosphère se raréfia, il se mit à neiger. Les scorpions, serpents et lézards semblaient déconcertés et se déplaçaient étrangement. Nous étions là, debout, appuyés sur le véhicule, le noir s’abattit sur nous.