Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
28 novembre 2009 6 28 /11 /novembre /2009 14:50

 L’ homme courait, courait, infatiguable. Il avait toujours couru, là était son unique activité. Il avait déjà traversé la France, en long, en large, en diagonale. Il commençait à réfléchir à d’autres destinations, à commencer par l’Europe mais avait des vues sur d’autres continents.

Quelqu’un lui demanda un jour pourquoi il courait ainsi. Il n’était pas clair à l’époque et proposa une réponse évasive, « ça me fait du bien, j’en ai besoin ». Et passa son chemin.

Il n’avait jamais travaillé à proprement parlé. Il était en perpétuel recherche du rythme parfait, que l’effort ne se fasse plus ressentir, que ses jambes le transportent sans avoir besoin d’y réfléchir, que son cœur adopte un battement régulier, ni trop lent, ni trop rapide, mais juste.

Il se dit un jour que seule la mort pourrait l’arrêter, que chaque jour que la vie lui offrirait, il continuerait de courir. C’était une décision ferme. Il réalisa alors que là était sa force. L’unique talent dont il était doté était l’endurance et à ses yeux, cela représentait la crème des compétences.

Il courra donc jusqu’a ce que mort s’en suive et on dit qu’il était fier du chemin qu’il avait parcouru. 

Partager cet article
Repost0
20 novembre 2009 5 20 /11 /novembre /2009 00:00

PMU

J’étais parti pour jouer, je savais que j’allais gagner, c’était une évidence, ça ne pouvait être autrement, les signes ne mentent pas et l’atmosphère m’apparaissait plus que favorable.

Je suis entré et ils étaient tous là, mes bons compagnons, ils m’avaient même commandé un verre à chacune de leur tournée. Autant dire que la partie gauche du comptoir m’était réservé ; cela faisait deux heures qu’ils m’attendaient… A les entendre rigoler et refaire le monde vigoureusement, je me suis attaqué à honorer leur présent. Les aiguilles ont alors tourné à mon insu. Putain de Beaujolais nouveau ! Cette belle grappe de raisin dessiné sur la bouteille parait tellement inoffensive et pourtant :

-Oh ! Roger ! Tu, tu tu me remets la p’tite sœur, bah oui einh, j’ai déjà avalé la grande …oups …je suis un ogre ..éh, éh ,éh

-Ton humour est ravageur, tu crois pas que ça suffit un peu là ?

-T’es qui toi pour pour me, pour dire à MOI ce que je dois faire, suis grand et vacciné que je sache…euh pas contre la grippe A cela dit…bon donnes m’en deux de suite va ! Excellente cette cuvée de …comment on dit déjà…ah oui beaujolais nouveau.

-Tout le monde est rentré Bébert et tu devrais faire de même, d’ailleurs tu vas faire de même, je ferme.

-Rraahh, j’ai même pas joué ce soir !! Mais qu’est-ce que je tiens moi, ouh, donnes moi donc une bouteille pour la route, bonne nuit Roger, à demain !

-c’est ça oui , à demain

 

Partager cet article
Repost0
18 novembre 2009 3 18 /11 /novembre /2009 19:36

Les drapeaux battent lentement

Les oiseaux peuvent de nouveau agiter leurs ailes sans être projetés à travers le ciel

Les deux phares prônent fièrement au bout de la jetée,

Cette tempête n’était pas la première et ils l’ont dignement essuyé, pas une trace,

Peut-être un peu plus salé qu’a l’accoutumée, mais les pluies fréquentes ne manqueront pas de remédier à cela.

Les petits pêchus repartent, les restes de houle les balançant lentement

La vie reprend son cours, normal, paisible, souriant.

Un homme, costume, vient de s’installer sur un banc

Il ouvre son journal en profitant de la douceur de cette matinée, un léger sourire affiché

Peut-être devrait-il être au bureau et éprouve ce grisant sentiment du jeune faisant l’école buissonnière

Son excuse est déjà prête, il a le cœur léger et jouit de ne pas être joignable

On l’imagine travaillant et, lui, se sent l’âme d’un enfant

Peut-être va-t-il aller construire un château de sable, revenir tout crotté mais heureux d’une matinée hors du temps

Heureux de s’être écouté sans prêter attention au jugement, n’écoutant que son cœur et son plaisir de vivre.

Je repars, tristement,

L’homme est toujours assis, son enfance ne l’a pas rattrapé

Un air sérieux apparait sur son visage

Le Petit Prince avait raison 
Quel ennui d’être un adulte.


 

Partager cet article
Repost0
17 novembre 2009 2 17 /11 /novembre /2009 09:42

Besoin d’évasion et de nature.  Je suis allé discuter avec ce grand chêne en haut de la colline.

-Bonjour à toi ! Je peux m’appuyer contre toi ? Nous pourrions  bavarder un moment.

-Fais-toi plaisir et fais attention à ma sève, il paraît que ça colle sur vos vêtements.

-T’inquiètes pas, mais merci. Ça ne te gène pas de perdre tes feuilles tous les ans ?

-J’y suis habitué et j’aime mon teint à l’automne. Puis elles repoussent, j’ai un peu l’impression de renaître, c’est agréable.

-C’est vrai, mes cheveux ne repoussent plus eux…j’ai l’air un peu con. En ce qui te concerne, tu en as chaque année un peu plus…

-Toi, tu peux te déplacer, aller voir du pays. Je suis obligé de lâcher mes feuilles au vent pour voyager…AÏ AÏ, tu peux me gratter à la base de la première branche, ça me démange terriblement.

-Tu rigoles, c’est une colonie de fourmis rouges, pas question que j’y mette la main.

-C’est pas grave

-Je vais y aller maintenant

-Prends quelques-unes de mes feuilles avec toi, je pourrais voir où tu habites et tu penseras à moi.

-Je tâche de t’apporter un écureuil la prochaine fois, ainsi tu auras un compagnon. A bientôt.

-Trouves moi plutôt un Tamanoir… eh ! Attention à mes racines !!

Mais c’était trop tard, je me suis étalé tête la première dans la fourmilière.

Partager cet article
Repost0
16 novembre 2009 1 16 /11 /novembre /2009 19:17
Marcel était ce genre de type absolument insupportable. Pas un geste dans sa vie n’était dénué d’intérêt personnel. Selon les dires, c’était l’homme le plus égoïste que le quartier n’ait jamais hébergé.

Dans la maison voisine, vivait une fillette de 10 ans dont le prénom était, semblerait-il,  Anita. Elle aimait plus que tout au monde regarder cet homme rentrer et sortir de chez lui. Aucune explication cohérente, elle aimait l’ admirer.

Etrangement, Marcel passait le pas de sa porte une bonne quarantaine de fois chaque jour. Il jetait toujours un regard imperceptible vers la fenêtre de la petite, un léger sourire en coin, et cela la comblait de joie.

Anita ne sortait jamais. De nombreuses rumeurs circulaient quant à sa santé, l’éducation qu’elle recevait, les traitements qu’elle subissait. Aucune réponse claire ne fut jamais apportée, on savait simplement  qu’elle était cloîtrée et souriait à intervalles réguliers.

Bien que relativement jeune, Marcel ne travaillait plus depuis quelques années, ne fréquentait personne, se nourrissait assez peu et occupait son temps à tourner le coin de rue, attendre un moment puis repartir vers sa maison, sa tête faisant systématiquement le même mouvement discret vers cette habitation mitoyenne.

Partager cet article
Repost0
14 novembre 2009 6 14 /11 /novembre /2009 00:00

Une nuit entière plongé dans ces livres aussi absurdes qu’ahurissants, traitant des mystères de notre globe.

La lumière commençait à filtrer entre les rideaux,

Un rayon de poussière dansait à chacun de mes mouvements,

Je ne parvenais pas à établir la distinction entre le réel et l’imaginaire dans ces ouvrages.

J’allais à la fenêtre, une brume envahissait la rue, limitant ma vue à quelques mètres.

 Il me semblait distinguer des formes qui changeaient rapidement.

Tellement obnubilé par mes lectures, je pouvais presque distinguer les réponses à mes questions dans  ce brouillard invraisemblable.

Mon cerveau réclamait la lumière, la compréhension, je désirais tant un indice.

C’est alors que mon portable se mit à vibrer,

Au même instant, le combiné fixe hurla sa mélodie,

Un message inconnu  apparut dans ma boîte mail

Et la sonnerie de la porte retentit…

Partager cet article
Repost0
13 novembre 2009 5 13 /11 /novembre /2009 00:00

-Chérie ! Mon harmonica, tu l’as mis où ?

-Ben, a sa place, comme d’habitude, dans la guitare.

-ah d’accord…et la Guitare, elle est rangé où, elle ?

-Toujours les mêmes questions hein ! Elle est aussi à sa place dans le piano.

-Evidemment, suis-je bête. Mais Chérie, où est le piano, je ne le trouve pas non plus.

-Tu n’as pas de cerveau mon pauvre ami, nous l’avons vendu à la dernière brocante.

-Ah ! Bon. Tant pis. Quel est ce bruit musical que j’entends ?

-Que t’arrive-t-il aujourd’hui ? Ce sont les cloches, bien sûr.

-Je dois vite aller acheter ma hache alors.

La porte claque.

Et criant pour se faire entendre :

-Mais attends enfin, nous ne sommes pas encore en 2012 !...

Il répond en hurlant :

-Non, mais c’est Vendredi  13 !

 
Partager cet article
Repost0
11 novembre 2009 3 11 /11 /novembre /2009 00:11

 

Quelque part sur notre planète.

Il était désœuvré et sans conviction, marchait les mains dans les poches et la tête basse.

Une bourrasque soudaine lui arracha son chapeau.

Le chapeau  se mit à virevolter gaiement, dansant avec les feuilles d’automne et les oiseaux planant.

Il leva les yeux et ce spectacle dessina un sourire sur son visage sombre.

Son couvre-chef balançait suivant rafales et tourbillons.

Il ne le quittait pas des yeux et marchait maintenant le regard tourné vers le ciel et la mine réjouie.

Il cogna d’autres promeneurs qui le regardèrent tous avec envie.

Il commença à sautiller, tourner, certains l’entendirent même chanter.

Puis le galurin se posa sur la rivière et disparu de sa vue.

Il courra chez le marchand,

Acheta quantité de coiffes qu’il distribua aux passants maussades.

Le vent forci, les figures s’éclaircirent, un ballet dans le ciel volait, il était heureux.

Partager cet article
Repost0
10 novembre 2009 2 10 /11 /novembre /2009 18:17

Des barricades viennent de se dresser dans mon village,

Elles animent maintenant toutes les discussions.

Il y a des signes partout, menaçants, arrogants, nous gardant à distance.

Il ne nous est pas autorisé de savoir, de voir, de comprendre.

Quelques vagues écrits tentent d’assouvir notre curiosité.

Des hommes et des machines vont et viennent sans nous regarder, sans nous parler.

Alors, cette nuit-là, à 4, nous avons rampé, escaladé, découvert.

Il n’y avait rien et c’était merveilleux,

Une sensation grisante.

J’ai appris ce soir-là que nous n’avions pas besoin de mots pour communiquer.

Nos regards, nos gestes, l’excitation angoissée, partagée, la liberté éprouvée,

Nous devenions complices, nous avions transgressé ensemble et c’était jubilatoire.

Par la suite, nous nous sommes souvent fréquentés mais je n’ai plus jamais ressenti cette extase qui m’avait traversé.

Secrètement, je cherche chaque jour de nouveaux interdits nous permettant d’enfreindre encore et encore.



Partager cet article
Repost0
9 novembre 2009 1 09 /11 /novembre /2009 18:27
J’ouvre les yeux, il fait noir, un noir dense et profond
Où suis-je ? Qui ai-je été ?
Il y a cinq minutes, j’étais pris dans une tempête improbable et délirante,
Je crois me souvenir que j’étais capable de voler dans mon rêve précédent,
Je sauvais le monde mais finissais dans les bas-fonds parisiens parmi toxicomanes et clochards.
Mais n’étais-je pas en haut du mont Everest en début de nuit ?
Il me semble et pourtant j’ai bu au bord de cette oasis en plein désert du Sahara auparavant.
Je me perds, Il me faut recommencer, repartir de zéro,
La foret, les animaux sauvages,
                                                                             Je veux être nu de tout et tout découvrir.
Partager cet article
Repost0